Interview "L'un de mes plus beaux souvenirs": la fabuleuse remontada de Bruges contre le Borussia

32 ans ont passé depuis cette (très) fraîche soirée de décembre 87 ("Il devait faire -10°c et le terrain était dur comme du béton"), mais Philippe Vande Walle, qui était dans les buts du Club de Bruges s'en souvient encore dans les détails. "À l'époque, on ne parlait pas encore de phase de poules, c'était directement les matchs à élimination directe et on a renversé plusieurs fois la situation", nous confie-t-il. 

Battu 2-0 au Zénit au premier tour et 3-1 à l'Etoile Rouge de Belgrade en seizièmes, le Club de Bruges avait déjà sorti les griffes pour atteindre les huitièmes de finale (victoires 3-0 contre les Russes et 4-0 contre les Serbes lors des matchs retour). Mais le Borussia Dortmund, c'était une autre paire de manches: "C'était déjà l'un des plus grands clubs d'Europe et on avait perdu 3-0, là-bas." 

Le stade était plein, deux heures avant le match, c'était impressionnant. 

Pourtant, les Blauw en Zwart y croyaient avant le match. "On ne s'est pas vraiment posé de questions et le public non plus: deux heures avant le coup d'envoi, le stade était déjà plein. C'était impressionnant et ça nous a poussés", se souvient l'ancien Diable. 

Dans une ambiance des grands soirs, ce match aurait pourtant pu tourner court: "Je n'ai pas eu grand-chose à faire ce soir-là, mais j'ai quand même dû sortir un ballon en tout début de match. Sur une tête de Frank Mill. Je ne sais pas si on aurait pu renverser la situation si on avait encaissé aussi tôt dans la rencontre."

Mais ce n'est pas arrivé et Jan Ceulemans a rapidement ouvert la marque avant que Leo Van Der Elst ne fasse trembler les filets à deux reprises en seconde période. 

Exactement 32 ans aujourd’hui ! @ClubBrugge - @BVB Dortmund 5-0...après avoir été battu 3-0 à l’aller! Et oui... j’ai dansé pendant 3 jours! #souvenirs #houwaartperiode #goudentijden #topteam #ambiance pic.twitter.com/62Kmr70tqS

— Philippe Vande Walle (@PhilVandeWalle) December 9, 2019

Et c'est finalement dans les prolongations que Bruges a émergé, grâce à Franky Van der Elst et un nouveau but de son homonyme (5-0). Après cette qualification incroyable, l'aventure s'est encore prolongée: Bruges a sorti le Panathinaïkos avant de tomber, avec les honneurs, en demi-finales contre l'Espanyol, après, ironie du sort, avoir pourtant remporté le match aller 2-0. 

Mais ce huitième de finale retour contre Dortmund, les fans de Bruges ne sont pas près de l'oublier. "Pour les supporters, mais aussi tous les amateurs de football belge, je crois que ça fait partie des matchs-référence en Coupe d'Europe." 

Et c'est, forcément, un souvenir qui restera à jamais gravé dans la mémoire de Philippe Vande Walle. "C'est l'un des plus beaux et pas seulement pour moi. C'est rare, quand on se croise avec les collègues de l'époque, que ce match ne se refasse pas surface." Et on comprend aisément pourquoi: le 9 décembre 1987, le Jan Breydel a vécu l'une de ses (si pas SA) soirées européennes les plus mémorables.