Sourires, classe, ambition : que retenir de la conférence de presse de Vincent Kompany ?
Mais au fond, que faut-il retenir de ce premier exercice public de Vincent Kompany en tant que joueur/manager du Sporting d'Anderlecht ? Walfoot y était et décrypte pour vous ...
Une aura intacte et indéniable
Il était tout sourire, avait opté pour une tenue décontractée, s'attirant d'emblée les rires de l'assemblée en taquinant les journalistes qui s'étaient eux habillés pour l'occasion, pantalons et chemises à la clef sous une tente surchauffée. Vincent Kompany a montré son charme habituel et n'a pas semblé le moins du monde sous pression ou moins à l'aise pour ce jour si spécial.
Alors qu'on a parfois pu le voir, dans sa carrière, comme un intellectuel du football, un personnage un peu au-dessus de la mêlée, Kompany a semblé ici reconnecté, simple. Humble ? Ce n'est pas exactement le mot, même si "Vince the Prince" a insisté sur la difficulté du défi qui l'attendait et la conscience qu'il avait de ne rien savoir de ce nouveau job, d'avoir tout à prouver. S'exprimant alternativement dans les trois langues, jamais pris de court par une question ou les aléas du direct, il a pris la lumière à ses acolytes Marc Coucke et Michael Verschueren. Leur omniprésence médiatique touche peut-être à sa fin et Anderlecht n'en sera que plus serein.
Un gars de Bruxelles
C'était assez frappant : dès qu'il en a eu l'occasion, presque malgré lui, semblait-il, Vincent Kompany évoquait ses souvenirs de jeunesse. Comment le football de Johan Cruyff lui avait été inculqué dès son plus jeune âge à Anderlecht ; comment, enfant, il prenait le bus pour rentrer chez lui et faire ses devoirs. Comment Neerpede est l'endroit de ses débuts, mais aussi à quel point selon lui, le talent y est plus foisonnant aujourd'hui qu'alors. Kompany n'est plus le capitaine du double champion d'Angleterre : en revenant à Anderlecht, il est "redevenu" ce qu'il a toujours été - un ket de Bruxelles.
L'ombre de Guardiola
C'est certainement le nom qui est revenu le plus souvent durant cette conférence de presse : Pep Guardiola. Le coach de Manchester City a semble-t-il été à l'origine d'un vrai déclic chez Vincent Kompany, qui aura désormais un gros défi : retranscrire dans les faits cette idée alléchante qu'est celle de faire jouer Anderlecht "à la Guardiola" (même si le joueur/manager préférerait bien sûr qu'on dise "à la Kompany").
L'héritage est lourd. Kompany a bien précisé qu'il n'était pas Pep, que chaque chose devait venir en son temps. Du temps, il en a également réclamé un peu, assurant qu'il prendrait tout sur lui si les critiques venaient à pleuvoir. Mais les supporters l'attendent au tournant car passée l'opération de communication, parfaitement menée, il y aura des résultats à aller chercher.
Le piège de l'ambition
Et c'est bien là ce que retiendront les supporters de cette conférence de presse : des résultats, Vincent Kompany, s'il n'en a pas promis stricto sensu, semble espérer en obtenir. Pas question, dit-il, de dire qu'on vise la seconde place. Anderlecht doit jouer le titre. Pas question de réclamer des transferts à tout va : il faut être capable, aussi, de faire progresser le matériel humain dont il dispose à son arrivée.
Personne n'en aurait voulu à Kompany de calmer le jeu ou de souligner l'état assez déplorable dans lequel il récupère son club. Les supporters viennent de très bas et leur faire miroiter les sommets, c'est risquer l'accident de décompression en zappant quelques paliers. Mais c'est le pari que le nouveau maître à bord à Anderlecht a voulu tenter. Il aura bien plus le droit à l'échec en chemin qu'un entraîneur "normal", c'est une certitude ; mais on est curieux d'enfin sortir des effets d'annonce et de rentrer dans le vif du sujet, dès la préparation...
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