Le bilan du Mondial : les Russes ont gagné leur Coupe du Monde
Photo: © photonews
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Deux jours après la finale, on retombe sur terre : le Mondial 2018 est terminé. Et cette Coupe du Monde dont certains doutaient aura été l'une des plus réussies de l'histoire...
Un léger vertige : voilà ce qu'on ressent une fois de retour en Belgique après 35 jours passés en terre russe. Trente-cinq jours d'une épopée unique, à bien des égards. Trente-cinq jours, cinq villes (Moscou, Sochi, Kaliningrad, Rostov, Kazan, Saint-Pétersbourg), plus de 100 heures de train, des dizaines de milliers de kilomètres... Une troisième place pour nos Diables. Une victoire française au bout. Des surprises, des émotions, des buts fantastiques.
Le Mondial des surprises
Le premier bilan à tirer est évidemment sportif : quel belle Coupe du Monde nous avons vécu. Peu de Mondiaux ont proposé autant de spectacle dans l'histoire récente, que ce soit en termes de buts (autant de bijoux inscrits en une édition...), de prestations héroïques et... de surprises. Qui aurait pu prévoir cette finale - et même ce carré final? Qui voyait l'Allemagne, l'Espagne, le Brésil, l'Argentine, le Portugal sortir aussi tôt dans la compétition?
Qui pouvait prévoir que cette belle Croatie irait jusqu'au bout de l'effort, arrachant une finale historique malgré trois prolongations consécutives? Qui pouvait prévoir un tableau aussi ouvert, qui permit à la Suède de se hisser en quarts de finale et à une Angleterre somme toute peu sexy de frôler la finale? En poules, le zéro pointé africain restera, plus tristement, dans les mémoires. Tout comme cette folle troisième journée de poule F qui voit le Mexique, vraie équipe frisson du début de Mondial, jeter son tournoi à la poubelle en cédant la première place à la Suède, basculant du côté mortel du tableau de qualifications directes. Le gâchis du Mondial est peut-être là.
Le Mondial des Belges
Bien sûr, l'impression d'avoir vécu un tournoi à part est en bonne partie dûe à nos Diables Rouges. Quel parcours. Quelle équipe. Après trois matchs de poules qui leur valent rapidement l'adhésion du public russe tout entier (et d'une bonne partie des étrangers, admiratifs), ils nous ont fait peur...puis nous ont fait vibrer à Rostov. Ils nous ont fait pleurer de joie à Kazan, nous ont offert le luxe d'y croire et le (grand) luxe d'être la plus belle équipe de la Coupe du Monde.
La déception de la demi-finale? Oubliée, même si en voyant France et Croatie monter sur le terrain dimanche, un parfum de regret flottait dans l'air. Non. Pas de place pour les regrets après une troisième place aussi magnifique, après un tel Mondial d'Eden, de Thibaut, de Kevin, de Jan, de Nacer, de Marouane - et nous voudrions nommer les 23, oui, les 23. Ou plutôt, si, un seul "regret" : celui d'avoir dû suivre la fête de leur retour depuis la tribune presse du Stade Luzhniki. Qu'on aurait aimé y être.
Le Mondial des Russes
Enfin, jamais ce Mondial n'aurait pu être une telle expérience sans le peuple qui l'a organisé et accueilli. Car à force de parler politique, d'attiser les peurs (le peu de supporters européens prouve en partie la "réussite" de ce travail médiatique en amont...), d'évoquer le hooliganisme, le manque de libertés individuelles, la corruption et les inévitables scandales que charrient toujours les grandes compétitions de ce genre, on en aurait oublié le plus important : l'âme d'un pays est son peuple.
Et si elle a déjà réussi une performance historique sur le terrain, c'est bien en dehors que la Russie a gagné sa Coupe du Monde. Un mois de dévouement, d'organisation impeccable ; un mois de sourires, de mains serrées, d'accolades, de discussions interminables en anglais... ou en français ; un mois de verres partagés, de cadeaux reçus, de fierté communicative, belle à en pleurer. Un mois de lucidité, aussi : aucun de nos interlocuteurs n'était naïf au sujet du gouvernement Poutine. Aucun, cependant, ne cachait sa joie de voir la Russie être à la hauteur d'un tel événement. De voir, aussi, le monde entier y assister et constater comme nous un décalage immense entre les représentations et la réalité. Les Russes sont champions du monde. Spasibo, Rossiya.
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