Au Diable les calculs : un bijou de Januzaj nous envoie défier le Japon!

Quel drôle de match que cet Angleterre-Belgique. Censé être le clou du spectacle de cette poule G, il s'est mué depuis quelques jours en véritable... course à la deuxième place, synonyme de moins de déplacements et d'un adversaire accessible en quarts (Suède ou Suisse). Les joueurs vont-ils vraiment "jouer pour perdre"? On en doute - il s'agit tout de même de professionnels. Mais Roberto Martinez ne prend aucun risque : il change... neuf titulaires. Plus parlant que tous les calculs du monde. 

Des cartons jaunes... applaudis 

S'il n'est pas professionnel de jouer un match sans vouloir tout donner, il serait encore moins professionnel de prendre le moindre risque (blessure, suspension...) pour à peu près rien si ce n'est une place d'honneur. C'est ce qui ressort d'une première mi-temps pauvre en occasions, pauvre en rythme, (très) pauvre en pressing de la part des deux équipes. 

Quelques points intéressants, cependant : un bon Fellaini au milieu, omniprésent à la récupération et utile en pivot. Un Youri Tielemans qui distribue le jeu avec calme et précision, tout en forçant Pickford à un bel arrêt d'une frappe flottante (7'). Un Michy Batshuayi qui se fiche pas mal des calculs et manque d'ouvrir le score, son ballon étant sauvé sur la ligne (10'). 

Mais le plus drôle reste la réaction du public lorsque Tielemans, puis Leander Dendoncker reçoivent une jaune : deux décisions... applaudies par le public belge. Score à la pause? Cinq cartons à deux pour la Belgique, qui laisse le ballon à une Angleterre prenant souvent Chadli et Thorgan Hazard dans le dos, ce dernier finissant même par permuter avec le premier après avoir beaucoup souffert face à Trent Alexander-Arnold, meilleur anglais sur la pelouse. 

Enfin du football 

Les huées à la pause ont peut-être fait cogiter les Diables Rouges : veulent-ils vraiment donner l'impression de faire des calculs d'apothicaire? Ces joueurs ayant la chance d'être titulaires en Coupe du Monde veulent-ils donner cette image? La réponse est non, du moins pour Adnan Januzaj. L'ailier, déjà remuant en première période, fixe Danny Rose et enroule magnifiquement dans la lucarne de Pickford (51'). 

Un poids tombe des épaules des 22 acteurs : oui, ceci est un match de football, des milliers de supporters se sont déplacés pour vivre une rencontre de Coupe du Monde entre deux équipes du top mondial et il serait bienvenu de le respecter. On n'assiste dès lors pas à un grand match, mais les occasions apparaissent : Batshuayi, Tielemans et Januzaj combinent bien, Thibaut Courtois remporte un face-à-face avec Rashford (66'). 

La fête sera même complète : Vincent Kompany, resté in extremis dans le noyau malgré sa blessure, retrouve les terrains sous les acclamations de tout le public, anglais comme belge. L'Angleterre tentera de donner le change, Rashford se montrant notamment très actif, mais il manque clairement un Kane (remplacé par Vardy) devant pour peser sur une défense belge sereine. Le bijou de Januzaj envoie les Belges à Rostov, contre le Japon , ce lundi. Et à partir de maintenant, plus question de calculer... La vraie compétition commence!