Quand Marseille s'invite à Bruxelles le temps d'une soirée (photos et vidéos)

A une heure du coup d'envoi de Salzbourg-Marseille, la terrasse installée au bar 'Le Marseillais', situé sur la célèbre place du Jeu de Balle dans les Marolles de Bruxelles, n'affiche pas comble. Au fur et à mesure que le coup d'envoi se rapproche, les gens affluent et les chants commencent petit à petit à se faire entendre. 

Même si l'OM apparaît en position de force après la victoire du match aller (2-0), la tension est palpable. "Je stresse depuis ce matin" nous confie un supporter. "Je suis comme une boule d'adrénaline." Pour décompresser, le pastis coule à flot et un petit bar extérieur se met en place pour abreuver les supporters marseillais pendant la rencontre.

Le coup d'envoi est donné et il n'y a plus une place de libre sur la petite terrasse du 'Marseillais'. Alors qu'on s'attendait à un match animé, c'est le calme plat durant la première période. Les Phocéens se contentent de défendre et ont du mal à se projeter vers l'avant. Du côté des supporters, on se plaint de l'arbitrage. "Il donne deux jaunes à nos joueurs alors que les Autrichiens ont fait autant de fautes" rage un fan de l'OM. 

"Il faudra clairement faire mieux en deuxième période" embraye un autre. A la reprise, l'OM est à deux doigts d'ouvrir le score. Germain réalise un magnifique une-deux avec Payet, mais il manque ensuite le cadre alors qu'il n'est qu'à quelques mètres du but. Dans la foulée, Marseille doit obtenir un penalty pour une main flagrante dans la surface, mais l'arbitre ne dit rien. Les supporters sont furieux. 

Le match bascule, la tension est à son comble

C'est alors que le match bascule. Haidara réalise un incroyable solo depuis son côté droit, dribble trois ou quatre Marseillais et trompe Pelé d'un joli pointu, 1-0 pour Salzbourg. Du côté des supporters, on tente de se rassurer. "Ce n'est pas grave, on est toujours qualifiés" ou encore "Il suffit d'en mettre un et ils doivent en mettre 3" entend-on. Mais leurs visages ne trompent pas, ils sont de plus en plus inquiets. 

Sur le terrain, l'Olympique de Marseille n'y arrive plus et Salzbourg en profite pour planter le 2-0 sur un tir de Schlager dévié malencontreusement par Bouna Sarr. Ce deuxième but vient mettre un gros froid sur la place du Jeu de Balle et on entend presque les mouches voler. 

Marseille tente de réagir, mais c'est poussif. Sur la terrasse comble du bar bruxellois, les supporters, qui commencent à sentir l'effet des pastis enfilés, donnent de la voix et les "Jean Michel Aulas, on va tout casser chez toi" se font entendre malgré le 2-0. Clinton Njie, à peine monté au jeu, place un tête... Mais ça passe juste à côté. Place aux prolongations. 

Déjà tendus avant le match, les fans olympiens n'en peuvent plus et les coeurs tremblent. Surtout quand Yohan Pelé, 'l'Albatros', doit sauver un ballon sur sa ligne suite à un corner. Les Phocéens se réveillent enfin dans la deuxième mi-temps des prolongations et ils obtiennent un bon corner sur le côté droit. 

Dimitri Payet dépose le cuir sur le tibia de l'ancien Anderlechtois Rolando et le ballon finit sa course au fond des filets. Explosion de joie au 'Marseillais', les bières et les pastis volent en l'air... C'est la libération, la délivrance pour les supporters de l'OM.

Il ne reste que quelques minutes et Salzbourg doit en mettre deux, en d'autres termes, c'est mission impossible. Après 115 minutes de tension et de stress, les Marseillais de Bruxelles exultent sur la place du Jeu de Balle. Les "On est en finale, on est en finale" résonnent alors que le bar se vide petit à petit. Une finale particulière qui se jouera à... Lyon dans le nouveau stade de l'OL. Jean-Michel Aulas tremble.