Lukaku, Carrasco, Limbombe : trois hommes pour un poste à gauche

L'heure de Jordan ? 

Jordan Lukaku a une relation compliquée avec l'équipe nationale. Ses quelques prestations ont montré un joueur doté de qualités offensives (il a délivré deux assists, dont un à son frère Romelu), mais parfois timoré, comme s'il n'osait pas forcément tout donner de peur d'être critiqué pour ses manquement défensifs. Sa blessure contre la Bosnie-Herzégovine a été une des raisons pour lesquelles Roberto Martinez a changé de système, passant à une défense à trois... avec succès. 

Mais l'ironie est que si Jordan, alors titulaire au back gauche, a été critiqué pour ses prestations dans un système à 4 défenseurs, lui-même... aurait probablement préféré débuter au sein du 3-4-3 actuel. Jamais, avec la Lazio, cet ailier de formation n'est aligné dans un rôle défensif mais bien dans celui de piston, échu en sélection à un Yannick Carrasco qui n'est pas connu pour son travail défensif. Et si l'heure était venue de lui laisser à nouveau sa chance?

Anthony Limbombe, le pari 

Anthony Limbombe ne doit évidemment pas s'attendre à une titularisation contre l'Arabie Saoudite : Roberto Martinez n'est pas friand de ce genre de surprises. Mais s'il monte au jeu, on sera curieux de voir évoluer cet ailier très offensif au sein du système des Diables, comparable à celui au sein duquel il brille à Bruges. Un examen d'entrée qui risque fort de ne pas suffire pour aller au Mondial, mais qui peut augurer du meilleur pour la suite. Seul problème : qu'il s'agisse de Lukaku (23 ans) ou Yannick Carrasco (24 ans), ses concurrents ont eu aussi tout l'avenir devant eux... 

Yannick Carrasco, jugé un peu vite? 

Pour une bonne partie du public belge, Yannick Carrasco est déjà jugé coupable : son départ en Chine devrait lui valoir une éviction immédiate du noyau au profit de joueurs évoluant en Europe, comme si en quelques semaines en Super League chinoise, l'ailier avait perdu tout son football (qu'il travaillait évidemment mieux depuis le banc de l'Atlético Madrid, à en croire certains). 

Le choix de la Chine est évidemment regrettable et il y a peu à dire qui n'ait pas déjà été dit sur ce sujet, mais une chose est certaine : Carrasco reste sur sa meilleure rencontre en équipe nationale. Il a sonné la charge sur le terrain compliqué de Sarajevo, en Bosnie, inscrivant le but victorieux. C'était il y a six mois. Et si nous évitions d'avoir la mémoire courte...?