Du spectacle et des inquiétudes

Visiblement, Roberto Martinez ne néglige pas l'importance de ce premier match de préparation pour la Coupe du Monde en Russie et ne se lance pas d'entrée de jeu dans des essais inconsidérés : le onze de base des Diables ne comprend que peu de surprises. Il faut dire que derrière, c'est la débandade et c'est un trio Vermaelen - Boyata - Ciman qui est chargé de tenir la baraque ...

D'autant plus inquiétant que dès le début de match, les Diables semblent pris de court par l'aisance technique et la vivacité mexicaines. Layun, dès la 5e, force Courtois à une claquette et les espaces laissés à El Tri sont trop nombreux. Heureusement, un homme surnage toujours quand les Diables ont la tête dans l'eau : Eden Hazard.

Déjà auteur de quelque gestes de classe depuis le début du match, le joueur de Chelsea enrhume toute la défense mexicaine depuis le rond central, sert Lukaku qui passe son homme et bute sur Ochoa mais voit Eden bien suivre (1-0). Heureusement, Hazard a des idées pour onze, ce qui permet à des Diables en panne d'inspiration de mener au score.

Car de l'autre côté, si le jeu collectif semble mieux huilé, il manque cette étincelle pour que le Mexique se montre réellement dangereux, trop d'occasions se retrouvant tuées dans l'oeuf par une position de hors-jeu. Le risque étant pour la Belgique de s'endormir, ce qui sera le cas, car en contre, les visiteurs peuvent compter sur la vitesse de Hirving Lozano : trouvé sur le flanc droit, il centre et force Laurent Ciman à une faute dans le rectangle qui aurait pu lui valoir la rouge. Guardado transforme calmement (1-1).

Hazard, toujours lui, tentera bien de répondre du tac au tac mais trouvera un excellent Ochoa sur son chemin, tout comme Kevin De Bruyne, invisible jusque là et qui sortira d'ailleurs à la pause ... tout comme Youri Tielemans, imprécis à la transmission et à la récupération.

Du mieux, et puis ...

Les montées de Mertens et Dembélé font illusion : le jeu a plus de liant et les Diables se procurent des occasions, Lukaku étant toujours bien placé, d'abord sur une passe géniale de Hazard puis sur un travail énorme du joueur du Napoli qui lui permet de marquer peut-être son but le moins esthétique en sélection (2-1, 55').

Mais la Belgique a un problème aujourd'hui soir et il s'appelle Hirving Lozano. Presque sur l'engagement, l'ailier du PSV Eindhoven, auteur de neuf buts déjà cette saison, roule Ciman et Kabasele dans la farine avant de tromper Courtois d'une frappe vicieuse (2-2, 56'). Rebelote quelques minutes plus tard : le malheureux Ciman boit décidément la tasse et Lozano s'offre son doublé.

Mais cette Belgique, à défaut d'être inspirée et dans son match, a trouvé de nouvelles ressources dans la boue bosnienne le mois dernier : de quoi permettre au duo de la deuxième mi-temps de fonctionner à nouveau, Mertens servant encore Lukaku pour le 3-3 (70').

Une défense peu rassurante

Les débats s'équilibreront dès lors, le Mexique se montrant encore dangereux à plusieurs reprises en profitant notamment de l'espace laissé par Meunier dans son dos. Alors que Hazard espère obtenir un penalty, la Belgique reste ainsi trop attentiste et voit encore Lozano partir en contre mais sa frappe placée passe juste à côté du but de Courtois (83'). Le score en restera là avec une conclusion surtout : si les Diables ont montré une belle capacité de réaction, Martinez peut d'ores et déjà s'inquiéter de blessures dans le secteur défensif en vue du Mondial ...