BAM/Ghelamco construira l'Eurostadium : "Une date historique pour le football belge"

À Bruxelles-Ville, Edgar Makanga

L'effervesence était grande ce jeudi midi, dans la magnifique salle gothique de l'Hôtel de Ville de Bruxelles, où la presse fut convoquée à l'issue de la réunion du Collège échevinal, qui venait d'officiellement choisir BAM/Ghelamco pour la construction d'un futur écrin de 60.000 places, d'un coût de 300 millions d'euros. Pour rappel, ce nouveau stade de football accueillera les Diables Rouges, le RSC Anderlecht, des concerts et des évènements culturels.

"En désignant officiellement le nom du constructeur, nous venons de franchir une étape symbolique en démontrant la faisabilité d’un tel projet, financé à 100 % par le secteur privé", soulignait Rudi Vervoort (PS), le ministre-président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. "Les seules dépenses publiques concerneront le développement des abords de l’enceinte, conformément au projet NEO. Véritablement, nous replaçons Bruxelles sur l’échiquier européen."

Quels critières ont influencé les pouvoirs politiques ? En vrac, citons la faisabilité de la réalisation du stade, la qualité de son exploitation future, les garanties financières et contractuelles, ou encore la qualité architecturale et l'intégration du projet dans l'environnement.

Dès à présent, la Région et la Ville vont négocier avec BAM/Ghelamco. 

"Il s’agit de discuter de tout ce qui concerne les alentours de la future enceinte : le business-plan, le parking de 10.000 places, la mobilité, les équipements, les commerces, les emplois, le logementn etc. En bref, l’impact économique de l'Eurostadium et les retombées pour les Bruxellois", explique Yvan Mayeur (PS), le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles. "Il s’agit d’un travail très important que nous mènerons avec des experts."

"L’écart avec les deux autres constructeurs fut serré. Denys et Besix sont désormais officiellement exclus mais restent en stand-by au cas où les négociations avec BAM/Ghelamco échoueraient", ajoute Alain Courtois (MR), Premier Échevin en charge des Sports.

"Il s’agit d’une date historique pour le football belge. Trente ans après le drame du Heysel, la Ville de Bruxelles est sur le bon chemin. Moi qui suis en charge de ce dossier depuis 1987, je puis affirmer que jamais on n’a été aussi loin dans la construction d’une infrastructure moderne, conforme aux normes édictées par l’UEFA et qui tient compte des intérêts des riverains. Ce pays mérite d’avoir un stade !"

Bruxelles, plus que jamais candidate à l'ouverture de l'Euro 2020

Après les négociations avec BAM/Ghelamco, le contrat devrait être signé vers fin-juin 2015. Ensuite, en fonction des délais de délivrance des permis requis - sans compter des éventuels recours, la construction devrait débuter au cours du premier trimestre de l'année 2016. La livraison de l'enceinte est prévue vers la fin de la saison 2018-2019.

"Naturellement, nous restons plus que jamais candidats au match d’ouverture de l’Euro 2020", poursuit Alain Courtois, cheville-ouvrière du projet, alors que Bruxelles fait partie des treize villes-hôtes désignées par l'UEFA, le 19 septembre dernier à Genève. "Vingt ans après l’Euro 2000, on peut aussi espérer que Bruxelles réintègre le concert des nations au plus haut niveau à cette occasion."

Guy Vanhengel (open-VLD), lui, s'adressait aux détracteurs du projet Eurostadium. 

"Gouverner, c’est prévoir. En 2020, le Championnat d’Europe de football, organisé par l’UEFA et soutenu par la Commission Européenne, se déroulera dans plusieurs villes du Vieux-Continent ? Dès lors, comment peut-on concevoir qu’aucun match ne puisse se dérouler dans la capitale de l’Europe ? Tout le monde se moquerait de nous. La moindre des choses est que Bruxelles participe à cet évènement majeur", conculait le ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Finances et du Budget.