La mission impossible de Franky Vercauteren

Il n'est pas certain que Franky Vercauteren savait où il  mettait les pieds quand il a accepté de prendre les rênes du Sporting de Portugal. La situation difficile du club était connue mais personne ne pensait que cela puisse atteindre un niveau si bas, inédit dans son histoire.

Le club de Lisbonne est actuellement un aristocrate en faillite, au sens propre comme au figuré. Club sportif éclectique avec une très belle histoire, son dernier titre en D1 date déjà de 2001-02. Malgré des difficultés financières permanentes, il a connu une période sportivement plus stable entre 2006 et 2009, sous le commandement de Paulo Bento. Celui qui est aujourd'hui l'entraîneur du Portugal a gagné deux coupes et a atteint la Ligue des Champions trois fois en quatre ans, tout en dépensant peu d'argent et en profitant de l'excellent système de formation du Sporting.

Pourtant les dirigeants voulaient plus d'ambition.  Au cours des dernières années, la stratégie fut une véritable fuite en avant et le résultat en a été désastreux. Des joueurs très moyens achetés à des prix record ont affaibli autant le noyau que les caisses. Le Sporting a même fait partie des clubs avertis par l'UEFA dans le nouveau contexte de fair-play financier, ses primes ayant été temporairement suspendues en septembre dernier.

Avec une direction complètement à la dérive, le scenario était déjà proche de  la catastrophe, mais le fait est que Vercauteren n'était pas à la hauteur non plus. Si l'élimination de la Ligue Europa était prévisible, à cause des résultats antérieurs, l'élimination en Coupe de la Ligue et la position actuelle en championnat sont en partie de sa responsabilité. Il laisse le club, qui n'a jamais raté une saison en D1, à un point de la position de relégable. Après deux mois, le bilan de deux victoires, quatre matches nuls et cinq défaites est assez mitigé pour un club qui avait l'objectif de se qualifier pour la Ligue des Champions.

Le licenciement du Belge était en réalité devenu une évidence depuis l'engagement de Jesualdo Ferreira comme manager en décembre. Trois fois champion avec Porto, Jesualdo a dit depuis le début qu'il n'avait pas arrêté d'être entraîneur pour devenir manager du jour au lendemain. Dès lors, tout le monde avait compris que les jours de Vercauteren à Lisbonne étaient comptés.