Defour et Witsel, un premier bilan

Les deux joueurs ont quitté le Standard avec le même objectif: briller sous le soleil portugais et aider leurs clubs respectifs, les plus grands du pays, à gagner des trophées.

Defour est arrivé discrètement. Au moment de son arrivée, on a eu l'impression que son transfert était une sauvegarde pour parer à l’éventuel départ de João Moutinho. Le petit milieu de terrain portugais, l’un des joueurs les plus décisifs dans la saison écrasante des "Dragons", était alors pressenti pour suivre l'entraîneur Villas Boas vers Chelsea.

Moutinho est finalement resté, ce qui n’était pas un problème : Defour pourrait prendre son temps pour s'adapter et devenir peu à peu un joueur influent, vu que tout le monde s’attendait à ce que Porto maintienne tranquillement sa position de meilleure équipe du championnat. Ayant tout vaincu avec Villas Boas, les attentes des supporters étaient très hautes.

Pourtant, l'entraîneur Vitor Pereira, ancien adjoint de Villas Boas, ne réussit pas au niveau de la saison dernière. Pire, l'équipe a commencé non seulement à perdre des matches mais sa qualité de jeu est devenue franchement mauvaise. Cette situation n'aide pas un joueur comme Defour, qui n'est pas du genre à résoudre un match tout seul.

Déjà auteur de deux buts (un en coupe et un en championnat), il n'arrive toutefois pas à gagner sa place dans le milieu de terrain où la concurrence est très forte. Avec des joueurs de niveau similaire, la rotation est très fréquente, ce qui signifie que même après un bon match un joueur peut se retrouver sur le banc. Cause ou effet de cette rotation, les derniers matches ont montré une équipe perdue sur le terrain qui, au moment où le Belge rentre comme remplaçant (ce qui a été le cas dans les trois matches sans victoire qui ont précédé le déplacement à Donetsk), devait courir contre la montre et le résultat.

La victoire de mercredi soir en Ukraine peut signifier un tournant. Defour était titulaire et Porto a gagné. Les prochaines semaines vont démontrer si l’instabilité est finie, pour le joueur et pour le club où un changement d’entraîneur est depuis quelques semaines bruyamment demandé par les exigeants supporters bleu et blanc.

Witsel, quant à lui, est arrivé en fanfare. Ses deux buts au tour préliminaire de la Ligue des Champions contre Twente ont fait de lui en août le nouveau chouchou des supporters rouges en même temps qu’il faisait la une des journaux de Lisbonne qui le comparaient à Rui Costa. À ce moment-là, son importance pour l'équipe était certaine.

En fait, Axel est un élément clé de la nouvelle vision de jeu du Benfica version 2011-12, devenue plus pragmatique. La saison passée, l’approche offensive de l'entraîneur Jorge Jesus a montré ses limites dans les grands matches comme en témoignent l'humiliation subie à Porto (5-0) et sa sortie prématurée de la Ligue des Champions. Cette saison, Jorge Jesus a rendu le milieu de terrain nettement plus équilibré, en grande partie grâce à l'action de l’ancien Standardman. Les résultats sont clairs : Benfica est leader du championnat, à égalité avec Porto, et est déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions.

Pourtant, ces derniers temps on entendait parler d’une disparition de Witsel. Peut-être que ses débuts ont trop facilement impressionné des supporters en manque de gloire. La vérité est que le Belge est entré en octobre dans une phase de moindre rendement et a commencé à jouer un rôle secondaire dans l'équipe. Affecté par des problèmes physiques, son manque de vitesse est devenu plus évident.

Néanmoins, Witsel reste incontournable pour les matches importants et a montré contre Manchester United que, quand le moment l'exige, il répond présent. L'excellent match livré à Old Trafford pourrait bien marquer sa reprise d'influence dans l'équipe. Il lui reste à confirmer dans le derby de ce samedi contre le Sporting.