Analyse L'AFC Tubize, la fin d'un rêve?

Dirk Diederich
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L'AFC Tubize, la fin d'un rêve?
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Que se passe-t-il à l'AFC? Le club peine à se remettre de sa saison passée en Jupiler League. Est-il en train de vendre son âme?

La fantastique épopée Sang et Or semble appartenir désormais définitivement au passé. Le petit poucet sympathique, le cercle provincial qui en trois coups de cuiller à pot était parvenu à se hisser au faîte du football belge ne vit plus que dans le souvenir de sa geste héroïque. Une décennie durant, avec de l'enthousiasme, un esprit villageois, une foi doublée d'une naïveté généreuse qui déplace les montagnes du sceptimisme, la bande à Raymond Langendries a hanté le rêve de l'accession à l'élite du football belge.

Hélas, cette élite est cannibale et tient du cercle fermé qui impose ses lois et exige une tenue de soirée hors de prix. Peu de clubs sont capables d'assumer sous peine de faillite inéluctable. Mouscron a essayé. Paix à son âme. Les autres, les Brussels, Roulers, Ostende, Dender, Beveren, Mons, l'Antwerp et Tubize s'y sont cassé les dents et se retrouvent aujourd'hui édentés et en chaise roulante dans une division 2 qui sent la pisse de tous ces clubs énurésiques.

Car la Jupiler League est une mafia, une Cosa Nostra écrasante et étouffante, c'est le monde des supermarchés qui dicte ses règles aux épiceries du coin comme si l'univers du football était uniforme et définitivement commercial. Les lois du sport ont vécu. Ne comptent plus que les capacités commerciales, les facultés à bâtir des Discounts du spectacle où les émotions sont offertes avec le gobelet de bière en plastic aux buvettes du stade.

Après avoir construit une nouvelle tribune qui s’avère inutile et après avoir remis sa politique de transferts aux mains de deux agents de joueurs mafieux, le club Sang et Or se retrouve à présent exsangue, avec son âme écornée, son enthousiasme écorché et son lot de luttes intestines. Il halète essouflé, prêt à se raccrocher à la première bouée de sauvetage venue.

Mise à mal, l’Asbl tubizienne veut devenir société anonyme. Mais le club l’est déjà. Louis Derwa parti, poussé vers la porte de sortie, difficile de mettre un visage au timonnier de l’AFC. Il y a bien sûr encore toujours le président Raymond Langendries, homme amène, passionné, sans doute intègre qui d’un jouet a fait une PME longtemps exemplaire.

Mais le club semble davantage régi aujourd’hui par des fantômes à l’accent italien qui infléchissent sa politique. Pudiquement, dans les couloirs du stade Edmond Leburton, on parle d’investisseurs italiens, mais sans les nommer. Ils sont là incognito. Leur présence n’est pas officielle. Depuis plus d’un mois, ils font pourtant venir et signer des joueurs transalpins. Des renforts ? Pas vraiment. Plutôt des joueurs de seconde zone qui relèguent des régionaux talentueux comme Laurent Kwembeke, Benoit Ladrière et Jérémy Steens sur le banc sans apporter la moindre plus-value. Pire même, le seul produit du club, Miguel Santos Pravos, le jeune gardien de dix-huit ans que beaucoup considéraient comme la révélation de la saison passée, est aujourd’hui déstabilisé et  menacé par une série de tests venus de la péninsule.

Quel est l’objectif de ces « investisseurs » qui ne bonifient pas le club sportivement ? Et qui sont-ils ? Le club se tait. C’est le silenzio stampa. C’est Fabiola brandissant le 21 juillet une pomme absurde que personne ne reconnait ni d’Eve ni d’Adam.

Les supporters des Sang et Or attendent pourtant des éclaircissements.




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