Dégager des légendes manu militari, virer son staff à une semaine du championnat : John Textor ose tout
S'il les avait déjà plus qu'entrevues, Vincent Euvrard a fait personnellement connaissance avec les méthodes à la sauce John Textor. Que ça plaise ou non, l'homme d'affaire américain trace sa route au RWDM, comme à Lyon.
Il faisait calme à Molenbeek hier soir, au lendemain de la victoire de prestige du RWDM contre Lyon pour clôturer la présaison en beauté. Sans doute un peu trop calme au goût de John Textor. Il était un peu plus de 22h quand le communiqué est tombé, annonçant la fin de la collaboration avec l'entraîneur Vincent Euvrard et son staff, avec effet immédiat.
Après quelques timides remerciements, les mots pour signifier qu'Euvrard n'était plus l'homme de la situation tombent : " Pour atteindre notre vision à long terme, à savoir gagner des championnats pour Bruxelles, il est de la plus haute importance que nous créions un environnement positif, une égalité des chances pour tous les joueurs, un vestiaire unifié et une harmonie parfaite à tous les niveaux de notre organisation. Il est de ma responsabilité de garantir un tel environnement et les changements que nous avons effectués durant cette intersaison sont au service de ces idéaux".
Le coach molenbeekois semblait rassuré sa place après avoir survécu aux nombreux remaniements de l'été. Il n'aura finalement pas tenu jusqu'à la reprise du championnat. Preuve supplémentaire que John Textor est capable de tout. Et à n'importe quel moment. Dégager l'entraîneur champion quelques semaines plus tôt en toute fin de préparation relève presque de l'inédit mais ne fait que confirmer son imprévisibilité.
Qui avait vu venir la mise au placard du président Thierry Dailly, icône du club depuis son arrivée en 2015, et dégagé sur fond d'accusations de détournements et de comportement toxique ? Pour les suiveurs de Ligue 1, le procédé rappelle étrangement la triste de fin de règne de Jean-Michel Aulas à Lyon.
Comme Dailly, Aulas a lui aussi vu le spectre de la révocation pour faute grave arriver sans prévenir au-dessus de sa tête. Alors qu'il s'attendait à aller au bout de son contrat (2026) pour assurer la passation de pouvoir, le président lyonnais avait goûté en primeur à la méthode Textor.
Après une nuit de négociations pour ne pas quitter si brutalement le stade qu'il a lui-même fait construire, Jean-Michel Aulas s'en était tiré avec une indemnité de départ et un titre de Président d'Honneur qui s'apparente à une coquille vide. Un communiqué de quelques lignes avait achevé de clore le chapitre Aulas, long de 36 ans et riche de 50 titres, sections masculines et féminines confondues.
Les similitudes avec la révolution en cours au RWDM sont frappantes. Dans les deux clubs, voilà Textor libre de placer ses hommes, notamment le nouvel entraîneur brésilien en approche à Molenbeek. Comme tous les présidents, en somme. Seulement, certains prennent soin de ne pas claquer la porte après avoir reçu les clés de la maison.
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