Coupe du monde : l'Iran pour enfin passer un palier, et faire oublier le temps d'un instant une situation interne compliquée

Coupe du monde : l'Iran pour enfin passer un palier, et faire oublier le temps d'un instant une situation interne compliquée

La Coupe du Monde débute dans moins d'un mois. Le moment est donc venu de vous présenter les équipes qui se disputeront le trophée suprême à Doha. Au tour de l'Iran, qui voudra enfin atteindre les phases à élimination directe du tournoi.

Une troisième participation de suite 

En compostant leur billet pour le Mondial qatarien, les Iraniens ont ainsi enregistré leur 6e participation à la plus grande et prestigieuse compétition de football du monde. Après une qualification en 1978, l'Iran a participé aux éditions 1998, 2006, et enchaîné en 2014, 2018 et donc 2022. La sélection iranienne, appelée la Team Melli (tout simplement pour "l'équipe nationale"), s'installe donc en tant que figure incontournable du Mondial. 

Leur campagne de qualification fut d'ailleurs une promenade de santé. Sur l'année 2021, le bilan de l'Iran est tout simplement impressionnant : 10 matchs, 9 victoires, 1 nul (face à la Corée du Sud, 1-1). En janvier, après une victoire 1-0 face à l'Irak et alors qu'il restait encore 3 matchs à disputer, l'Iran est la deuxième nation asiatique à se qualifier pour la Coupe du monde - après le pays organisteur, le Qatar. 

En trois ans de campagne (qui se déroule d'ailleurs sur deux tours, avec des groupes différents), l'Iran n'a encaissé qu'à 8 reprises et perdu que 3 fois. L'équipe a marqué 49 buts en 18 matchs, en étant bien aidée par ses 24 (!) buts inscrits en deux matchs face au Cambodge. 

L'objectif : passer, enfin, les poules

Lors de sa première participation, en 1978, l'Iran connait un véritable âge d'or. La Team Melli vient en effet de gagner trois Coupe d'Asie d'affilée et arrive au Mundial argentin avec de grandes ambitions. Malheureusement, le rêve laisse vite place à la désillusion. Les Iraniens perdent face aux grands Pays-Bas - finalistes de l'édition précédente -, arrachent le nul face à l'Ecosse puis perdent à nouveau face au Pérou. 

Après une longue absence, le Mondial 1998 voit une équipe d'Iran montrer quelques bonnes choses. L'équipe, menée par la légende Ali Daei, meilleur buteur de sélection de l'histoire du football (109 buts) avant d'être dépassé récemment par Cristiano Ronaldo, gagne son premier match en Coupe du monde, face aux USA. L'Iran terminera 3e de son groupe. 

Après un échec en 2006, édition lors de laquelle l'équipe sera critiquée pour ses performances, l'Iran partage face au Nigéria (0-0), pour son premier match du Mondial brésilien. Ils réalisent ensuite, face à l'Argentine, l'un de leurs tout meilleurs matchs. L'Albiceleste n'est pas loin de craquer et Reza Ghoochannejhad (ex-Standard et STVV) ne l'est pas de marquer face à Romero. Dans une fin de match à la tension palpable, ce sera finalement Lionel Messi qui brisera les coeurs iraniens d'un enroulé splendide. 

En 2018, rebelote, mais avec les honneurs : les Iraniens tombent dans le groupe de l'Espagne, du Maroc et du Portugal. Trois adversaires très solides, contre lesquels la Team Melli va pourtant afficher une belle résistance. Le Maroc est battu suite un but csc dans les arrêts de jeu, l'Espagne s'impose sur le cruel score de 0-1. Les Iraniens doivent alors forcer l'exploit face au Portugal, mais sont menés et ne parviennent à égaliser qu'en fin de match sur penalty. Milad Mohammadi a beau tenter une rentrée en touche qui deviendra ensuite virale, l'Iran est à nouveau sorti de la compétition à l'issue des poules alors qu'ils n'avaient jamais été aussi proche de se qualifier pour la suite. 

L'objectif semble alors évident. Mais dans un groupe B composé de l'Angleterre, des USA et du Pays de Galles, il faudra que les Guépards sortent leurs griffes. 

Le noyau : une star incertaine, quelques (ex-) Belgicains

L'Iran pourra compter sur un noyau somme toute assez similaire que lors du Mondial russe. Quelques stars évoluant dans les grands championnats européens feront le voyage. On pense par exemple à Ghoddos (Brentford) ou Jahanbakhsh (Feyenoord), mais aussi bien évidemment aux deux attaquants, Mehdi Taremi (Porto) et Sardar Azmoun (Leverkusen). Concernant ce dernier - auteur de 41 buts en 65 matchs de sélection - on espère qu'il sera rétabli pour le Mondial, lui qui a contracté une blessure musculaire début octobre et devrait revenir juste à temps. 

La sélection compte également quelques joueurs ayant des attaches en Belgique : Ali Gholizadeh (Chareroi) et Alireza Beiranvand (ex-Antwerp). Concernant Kaveh Rezaei (ex-Charleroi, Club Bruges et OHL), il a récemment été arreté pour avoir critiqué le régime en place en Iran... 

Un pays à la situation instable

Et cette arrestation de Rezaei en dit beaucoup sur la situation actuelle. Le pays a connu de nombreux remous, et l'âge d'or de son football avait été freiné par la révolution de 1979 - comme expliqué dans un excellent article de So Foot datant de juin dernier.  

De nombreuses manifestations ont récemment eu lieu en réponse à la mise à mort d'une femme par la police des moeurs, pour "port de vêtements inappropriés". L'équipe nationale avait d'ailleurs affiché son soutien pour les maniestants, lors d'un amical contre le Sénégal. 

L'Iran est également mis en cause pour son soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine, ce qui pourrait même priver le pays de la Coupe du monde. 

Les hommes de Carlos Queiroz, nouveau coach depuis septembre après son départ de la sélection égyptienne, devront alors faire de leur mieux pour donner du baume au coeur de leur peuple... 

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