Peter Bossaert, CEO de l'Union belge : "Nous regrettons tous l'attribution de la Coupe du monde au Qatar"
Photo: © photonews
Le dirigeant de l'Union belge de football a évoqué les problématiques liées à la tenue de la prochaine Coupe du monde, controversée car organisée au Qatar.
On le sait, on le sent, on en parle : cette Coupe du monde soulève de nombreuses questions et controverses. Outre le coût climatique colossal que va générer cette compétition, son coût humain le sera également. Et il l'est déjà : plus de 6000 travailleurs immigrés ont péri dans les travaux de construction des infrastructures, dans des conditions de travail déplorables et pointées du doigt par de nombreuses organisations telles qu'Amnesty International.
Interrogé par VTM Nieuws, le CEO de l'Union belge de football Peter Bossaert a évoqué les moyens d'action et de sensibilisation de l'instance. Il a notamment parlé de l'initiative du Danemark, qui a décidé de ne pas mettre en avant les motifs de son maillot pour ne pas donner de la visibilité à un évenement qu'il conteste.
"En ce sens, je pense que c'est une bonne initiative du Danemark", a déclaré Peter Bossaert. "Tout signal qui aide à soulever la question des droits de l'homme au Qatar est bon. Je pense aussi qu'en tant que monde du football, nous donnons des signaux forts depuis longtemps."
"Nous regrettons tous l'attribution de la Coupe du monde en 2010 au Qatar. En ce qui concerne les droits de l'homme et en ce qui concerne les conditions écologiques. Si vous voyez que toutes les compétitions nationales doivent également être interrompues, nous pouvons dire que ce n'était pas la bonne décision."
Des moyens d'action... qui semblent dérisoires
"En tant qu'association de football, nous pensons qu'il est important que les initiatives sur les droits de l'homme au Qatar aient un impact", poursuit Bossaert. "Par exemple, nous avons mis en place une plateforme avec Amnesty International. Tous les trimestres, nous rencontrons les organisateurs au Qatar et à la FIFA pour prendre des initiatives."
"Avec 8 autres pays d'Europe et de l'UEFA partageant les mêmes idées, nous avons également mis en place un groupe de travail. L'une des choses qui en est ressortie, ce sont des refuges où les gens peuvent soulever leurs problèmes. Nous essayons aussi souvent d'impliquer les joueurs dans le dialogue."
"Au Qatar, faites attention au brassard symbolique de capitaine, qui était déjà là lors de la dernière trêve internationale avec les Diables rouges. Il sera également porté par nous et 8 autres Européens à la Coupe du monde."
"Notre mission est de contribuer au changement. Ce changement ne devrait pas seulement être sur le papier, mais aussi sur le terrain. Jusqu'au début de la Coupe du monde, nous avons encore ce levier pour faire pression. Il est difficile de prédire où les choses iront ensuite."
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