Interview Gauthier Remacle sur la corruption dans le football belge : "Je sais qu'il y a eu des choses"

Malik Hadrich
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Gauthier Remacle sur la corruption dans le football belge : "Je sais qu'il y a eu des choses"

Gauthier Remacle n'a connu que deux clubs professionnels en Belgique durant sa carrière active : le Royal Standard Club Liège et le Royal Sporting Club Charleroi. Après cela, il a rejoint le SC Rot-Weiß Oberhausen en D2 allemande et des clubs luxembourgeois.

Le FootbelGate n'a rien de surprenant aux yeux de Gauthier Remacle : "Tout le monde est au courant.  Cela me fait rire !  Cela fait 30 ans que c'est comme ça.  Dès l'âge de 20 ans, je voyais ou j'entendais déjà certaines choses."

Parmi elles, la corruption.  Ce n'est pas un sujet tabou pour notre interlocuteur : "Oui, ça existe.  Il y a eu des soupçons sur certains matchs.  A titre personnel, j'ai été uniquement confronté à cela en Allemagne.  A l'époque, sept joueurs et des arbitres en D1 et D2 allemandes ont été emprisonnés.  En Belgique, je n'ai pas d'exemple concret.  Mais je sais qu'il y a eu des choses."

L'ancien milieu de terrain n'en dira pas beaucoup plus à ce sujet.  Et il ne jette pas spécialement la pierre aux fédérations : "L'Union Belge et l'UEFA ne sont pas nécessairement au courant.  C'est compliqué d'éradiquer cela.  Tout le monde s'y retrouve.  Donc, tout le monde ferme sa gueule (sic)."

Blessures diplomatiques

Selon lui, l'achat de protagonistes pour déterminer le résultat d'une rencontre n'est d'ailleurs pas le seul fléau qui gangrène le milieu du football: "Ce ne sont pas toujours les meilleurs qui jouent.  J'en ai été moi-même victime.  Le coach justifie parfois votre absence par une blessure alors que vous n'êtes pas blessé.  Mais ça se passait et ça se passe toujours dans des clubs professionnels ou amateurs."

Le football est devenu un business.  Le Bastognard estime que c'est la cause principale de ces dérives : "Un patron d'une société anonyme veut que son entreprise soit rentable.  Dans le football, un dirigeant n'agit plus par plaisir.  Il veut récupérer son investissement.  Le joueur est devenu une marchandise.  Du bétail.  A mon époque, l'argent n'était pas encore proéminent.  Mais maintenant, il l'est.  Les salaires sont cinq à dix fois supérieurs à ceux que j'ai connus.  Pourtant, je ne trouve pas que le niveau de jeu ait progressé dans la même proportion."

Il est aussi d'avis que l'approche du métier a évolué : "Il n'y a plus de clubmen.  Mais on ne peut pas le reprocher aux joueurs.  Ceux-ci n'ont pas toujours le choix.  On leur dit souvent où ils doivent aller.  Il est donc normal qu'ils obtiennent une compensation financière."

Note positive

Néanmoins, ce gentleman des pelouses ne veut pas laisser une image trop négative de ce sport qui attise les foules : "Ce constat, on peut le faire pour tous les milieux où il y a de l'argent.  Il ne faut pas généraliser.  La plupart des gens dans le football sont très bien.  Ce sont des passionnés.  Il n'y a que quelques cas qui malheureusement ternissent l'image du ballon rond."

Il trouve d'ailleurs que les nouvelles mesures prises par la Pro League et l'Union Belge pour assainir le football belge vont dans le bon sens : "Cela va régler certains problèmes même si tout ne sera jamais éradiqué."

A charge pour la justice de vérifier que tout se déroule dans les règles de l'art !

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