Le banc de touche (adulte)

Position stratégique de l’entraineur au début du match, frustrant pour certains joueurs qui voient leurs compétences remises en cause et qui sont blessés dans leur amour propre. Nécessité de développer une approche différenciée avec ces joueurs « fragilisés ».  Importance  pour le coach de canaliser ses émotions et frustrations pendant les situations de match qui se succèdent afin de garder une analyse de qualité pendant la rencontre.  Il ne faut pas négliger l’influence comportementale de l’entraineur sur le comportement émotionnel de ses joueurs.  Les entraineurs des plus grands clubs européens ont cette capacité de pouvoir continuer à lire, analyser et décider sous la pression du match et de son enjeu avec un espace temps très court. C’est ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle, celle qui permet de faire gagner son équipe.  Un adjoint qui est en tribune ou celui qui est devant son ordinateur pour décrypter un match, c’est une chose. La tension extrême des 90 minutes d’un match (voire plus) que tu ne peux pas arrêter  ou tu ne peux pas dire « attends, je vais réfléchir, je dois revoir la situation … !»  C’est autre chose !

Quelques points d’attention :

-  Bien disposer sur le banc les places du staff technique et celles des joueurs : T1, T2, kiné, délégué avec comme objectifs une facilité de communication entre les membres du staff ; éviter que les joueurs remplaçants entendant des remarques malheureuses sur certains de leurs copains sur le terrain  aillent leur « rapporter » ce qui pourrait instaurer un mauvais climat au sein du groupe et du club.

-  L’entraineur doit alterner les moments pendant lesquels  il est actif verbalement ou gestuellement avec les moments de recul et de concentration extrême ; il doit acquérir le bon équilibre entre l’action et la réflexion poussée ; c’est celle-ci  qui permet d’aider  l’équipe et de gagner le match.

-  Dès le début du match et pendant les 5 premières minutes, il est important que l’entraineur laisse ses joueurs entrer sereinement dans la rencontre en n’intervenant pas aussi bien verbalement que gestuellement ; il en profite pour observer l’équipe adverse , son dispositif et son animation de jeu.

-  Tous  les ¼ heure, il est conseillé de faire sortir les remplaçants pour un mini échauffement de  4 à 5 minutes dans le cas d’un remplacement imprévu ; le joueur entrant sera déjà « préchauffé ».

- Pendant la mi-temps, si des changements  ne sont pas prévus, les joueurs du banc rentrent dans le vestiaire afin d’entendre l’analyse de l’entraineur  sur la gestion du match et les modifications apportées en vue de la 2ème mi-temps.

- Par temps froid ; il faut protéger les extrémités des pieds et des mains en se rappelant que « un muscle froid est un muscle mort ». Ne pas oublier de couvrir la tête (30% de la chaleur du corps s’évapore par la tête).

- Veuillez à ce que les consignes tactiques et les responsabilités  diverses sur phases arrêtées soient énoncées de manière très claire par l’entraineur ou son adjoint.

- Attention au double discours prononcé par l’entraineur et par l’adjoint ; le joueur peut être perturbé. Même si  l’intention du T2 est louable ; sur le banc de touche pendant le match seul  le T1 prend la parole et adresse les messages à ses joueurs.  Un des rôles de l’adjoint est  de savoir rester discret mais efficace en communiquant à l’entraineur ses remarques, ses analyses et son ressenti sur le match qui se déroule et sur la prestation de certains joueurs.

- Pas besoin de long discours pour être compris pendant le match ; un simple pouce levé par l’entraineur  vers le joueur concerné peut représenter un adjuvant moral   pour celui-ci. A contrario  geste malheureux de sa part peut être interprété de diverses façons par le joueur évoluant sur le terrain.

A méditer : « un leader n’est pas celui qui crie le plus fort...c’est celui qui est écouté ! »

Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine.

SergeG.