L'action psychologique de l'entraineur

Olivier Baute
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L'action psychologique de l'entraineur
Photo: © SC

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45ème numéro de la rubrique mise sur pied par Serge Gehoulet. Ancien membre du staff technique du Sporting de Charleroi et entraineur principal à l'AS Eupen, il nous fait le plaisir de partager quelques conseils et astuces qu'il a accumulé durant plus de 20 ans de coaching.

L’entraineur est responsable à 80 % de l’état d’esprit du groupequ’il dirige, tant pas ses actions et décisions que par sa personnalité. Il peut donner à ses joueurs une force mentale si grande que leurs performances seront deux fois supérieures à celles que leurs capacités réelles auraient permises.

L’action psychologique ne se sépare pas du travail de terrain. Il peut agir sur tout le groupe dans les exercices, dans les bilans, dans les analyses de matches, sur le bord du terrain, dans les vestiaires.

1.      LE FOOTBALL COMME UN PLAISIR

Qu’il soit professionnel ou amateur le football est, et doit rester, avant tout un plaisir.  Celui-ci n’exclut pas le sérieux, bien au contraire.  Par la qualité de ses exercices, par sa manière de les animer, l’entraineur crée l’état d’esprit qu’il veut. L’entraineur doit savoir jongler avec les moments de tension extrême dans le travail parfois douloureux et ces moments de détente ou il est bon de se défouler comme par une soupape de décompression. Le plaisir de venir s’entrainer pour le joueur implique que l’entraineur ne tombe pas dans la routine en enrichissant ses séances et en surprenant régulièrement son groupe.

2.      LA « GAGNE »

L’entraineur doit inculquer à ses joueurs ce goût de la victoire. La finalité d’un match de football est de gagner en marquant un but de plus que son adversaire. Il est vrai qu’il faut nécessairement un perdant et un gagnant, mais le perdant c’est l’autre ! On fera le maximum pour qu’il en soit ainsi. A l’entrainement, il faut au maximum que le ballon termine sa course dans le but. Faire une attaque sans la terminer par un tir au but cadré c’est déjà un échec. Il n’y a pas de beau et de moins joli but, il n’y a que des buts. Le joueur moyen se souvient de ce qu’il a réussi, le bon joueur se souvient de ce qu’il a raté !

3.      L’ECHEC EST UNE SOURCE DE PROGRES

L’attitude de l’entraineur devant l’échec d’un joueur ou de l’équipe est prépondérante pour donner le bon esprit. Le rôle de l’entraineur est de faire en sorte que les erreurs soient les moins nombreuses possibles, il n’a pas à exprimer ses déceptions sur des choses passées. Rien ne sert de se lamenter et d’enfoncer un peu plus le fautif dans son malheur. Il est plus constructif de lui bâtir l’avenir, en lui faisant travailler les moyens qu’il devra utiliser dans la même situation. En lui démontrant les causes de ses erreurs, on fait d’un échec la base de la réussite future. Un entraineur qui serait toujours destructif dans sa critique envers son équipe, risque fort d’instaurer un malaise et de lui faire perdre confiance. Il ne faut pas laisser s’installer le doute, et souvent c’est l’entraineur qui est responsable.

4.      L’ENCOURAGEMENT

Le footballeur a besoin d’être encouragé dans ses actions. L’entraineur a le pouvoir de doubler la valeur d’un joueur ou de la diviser par deux ! Il ne faut pas confondre : encouragement et « pommade ». Les compliments systématiques sont aussi mauvais que les critiques systématiques.  L’entraineur doit rester exigeant et vigilant pour obtenir les comportements qu’il souhaite. Mais dans sa manière de corriger il peut stimuler ou décourager.

5.      LA CONFIANCE

La confiance du groupe passe nécessairement par la confiance dans l’entraineur. Comme celui qui apprend à nager fait confiance à son maitre nageur, pourtant il ne sait pas encore nager. On a confiance dans son entraineur quand on sent chez lui qu’il peut et qu’il veut vous emmener vers la victoire. Parce que l’on a l’impression de faire des progrès : physiquement, tactiquement, moralement. L’entraineur ne doit pas laisser le joueur dans un rôle flou. Il doit exiger de lui un certain nombre d’actions, travaillées à l’entrainement. Le joueur ne part pas dans l’inconnu, il sait ce qu’il a à faire.

6.      L’EMULATION

Dans son groupeopérationnel, l’entraineur doit savoir entretenir l’émulation.  L    a vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, et au fil des matches il n’est absolument pas certain que certains joueurs soient aussi performants que le jour ou on les a mis titulaires. Il faut faire comprendre que tout le monde est utile mais que personne n’est indispensable. Ce sont les remplaçants qui entretiennent la forme de l’équipe. Le bon entraineur est celui qui peut maintenir au rendement MAXIMUM non pas 11, mais 16 joueurs, sans agressivité entre eux. L’émulation ne doit pas se transformer en jalousie au détriment de l’esprit de groupe. Les joueurs doivent situer parfaitement l’entraineur sur la concurrence. CE SONT LES PLUS UTILES QUI JOUENT un jour donné, CE NE SONT PAS FORCEMENT LES PLUS « FORTS » en valeur potentielle.

7.      INCOMPATIBILITES

L’entraineur peut avoir dans son groupe un joueur, souvent à forte personnalité et ancien dans le club, qui met peu de bonne volonté dans les entrainements. L’entraineur peut effectivement être tenté de le considérer comme quelqu’un dont il faut se méfier, et qu’il serait souhaitable de négocier.

Il n’y a que deux sortes de leaders :

-          Ceux qui soutiennentl’action de l’entraineur sur le terrain et qui tirent l’équipe dans le même sens,

-          Ceux qui ne pense qu’à euxet qui tirent plus ou moins ouvertement dans l’autre sens.

Celui qui se signale à l’entraineur par de la mauvaise volonté fait partie de la deuxième catégorie. Dans ce cas, l’entraineur doit aller très vite avant que le phénomène ne prenne une ampleur qui serait néfaste. Il faut prendre ce joueur à part, car devant le groupe  il pourrait être amené, par bravade, à prendre une attitude dépassant ses propres intentions. Ce joueur peut-être récupérable et il ne faut pas lui donner l’occasion d’aller trop loin, ce qui vous obligerait à l’exclure définitivement. Vous n’avez rien à lui demander, ce serait lui faire trop d’honneur. C’est vous qui parlez, et votre discours doit être court et sans ambigüité. Il faut lui laisser une ouverture, c’est vous qui lui tendez la perche.

A méditer : « Beaucoup de sportifs ont des choses à dire. Peu sont entendus »(F Canu)

Source : C Bourrel/M Seno/S Gehoulet

Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine…

Serge Gehoulet

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