Quelles sont les principales erreurs des entraineurs ?

Olivier Baute
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Quelles sont les principales erreurs des entraineurs ?
Photo: © SC

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42ème numéro de la rubrique mise sur pied par Serge Gehoulet. Ancien membre du staff technique du Sporting de Charleroi et entraineur principal à l'AS Eupen, il nous fait le plaisir de partager quelques conseils et astuces qu'il a accumulé durant plus de 20 ans de coaching.

 

 

1. Ne pas laisser pratiquer suffisamment pendant l’entrainement

Les consignes qui n’en finissent plus, les explications permanentes et surtout les files d’attentes dans les exercices sont à bannir ; les grands perdants sont les joueurs.

2. Avoir des encouragements inappropriés

Un degré exagéré d’encouragements peut masquer une certaine incompétence de la part des entraineurs. Ne sachant  quoi  regarder lors de la prestation de certains joueurs et ne pouvant  transmettre des remarques judicieuses, les remarques motivantes sont les seuls commentaires que certains entraineurs sont en mesure d’offrir. Le contenu du message transmis est également à surveiller  (ex : dire à un jeune joueur « bouge » cela ne veut rien dire pour lui bouger ou ? quand ? pourquoi ?). Si on s’intéresse aux réactions des entraineurs, après une erreur commise du joueur, on constate que dans  40% des cas les entraineurs ont  une approche négative.

3. Faire trop de démonstration

En début d’apprentissage, il ne sert à rien de démontrer, ni même d’expliquer le geste. Il faut  mettre en situation adaptée. De même, par la suite le geste technique sera évalué et corrigé par le formateur car une mauvaise habitude prise très tôt et non corrigée pourrait devenir un  « réflexe » difficile à gommer par la suite.

4. Les entraineurs s’évaluent mal

En effet, il semble que la condition d’entraineur n’offre pas de grandes possibilités pour s’évaluer correctement.  La  pression du résultat, le stress, une envie de bien faire ou de prendre les défaites pour soi amènent à prendre à MOINS prendre conscience de la réalité d’une saison sportive. Attention de tenir des discours d’avant-saison qui ne sont pas tenus par la suite.  Chez les jeunes joueurs, si on leur demande d’évaluer leur formateur, ceux qui sont le mieux perçus sont justement ceux qui enseignent le mieux les habilités techniques. Attention dans le football jeunes de ne pas faire toujours joueur les meilleurs, évitez les remarques négatives (soyez CONTRUCTIF et POSITIF) et surtout corriger toujours les gestes techniques (soyez TRES EXIGEANT sur ce point).

5. Proposer un contenu de séance sans en connaitre les effets

Il est encore fréquent qu’un entraineur propose tel ou tel exercice mais en ignore complètement les effets. Il fait faire cet exercice parce qu’il l’a observé ailleurs, ou lui-même l’a déjà exécuté plus jeune, ou il l’a déniché dans un bouquin et trouvait cela « sympa ».  L’entraineur peut s’inspirer de certains exercices mais s’il ne connait pas les effets de ceux-ci, il est préférable de l’éviter.

6. Baser son entrainement sur des rumeurs empiriques.

Certaines idées fausses  ou croyances circulent dans le milieu sportif.  Avant d’adopter un principe d’entrainement,  assurez-vous toujours de sa véracité, en variant les sources d’informations et en mettant régulièrement à jour vos connaissances (sur base de publications ou de formations spécialisées) « QUI CESSE D’APPRENDRE….CESSE D’ENSEIGNER ».

7. Erreurs de placement des entrainements

On retrouve régulièrement des erreurs de positionnement des séances d’entrainement.  Par exemple, proposer une séance de vitesse maximale ou de force maximale, après 2 heures d’entrainement spécifique. Or, ces objectifs imposent une intensité maximale, et ne doivent être abordés que sur un organisme reposé ! Ainsi, si ces entrainements doivent s’enchainer, vitesse ou force maximale doivent être placées en premier !

8. Répondre systématiquement à un problème par une augmentation du volume de travail.

Lorsqu’un joueur ne parvient plus à faire de bonnes prestations, ou s’il ne progresse pas rapidement, ou pire encore, s’il régresse, la solution proposée est trop souvent une augmentation  du volume du travail ou de son intensité. Or, si cela peut parfois résoudre un problème, dans de nombreux cas, ce choix ne fait que l’aggraver, en plongeant le joueur dans le SURENTRAINEMENT !  L’approche différenciée individuelle est à conseiller (chaque joueur est différent) ; il est préférable d’être plus dans le QUALITATIF.

9. Manquer de variété.

Si la répétition des exercices est indispensable, elle peut être source de lassitude et de démotivation. Il est important de pouvoir varier le contenu de son entrainement tout en ayant toujours en  tête l’objectif recherché.  Pour cela, les entraineurs/formateurs doivent se remettre en question en permanence,  doivent enrichir le contenu de leur séance  en étant curieux, en ayant l’envie d’investir en eux-mêmes afin d’en faire profiter leurs jeunes joueurs ;  ils doivent remettre à jour leurs connaissances (celles-ci évoluent en permanence, et parfois de façon contradictoire !)  Allez voir ce qui se passe ailleurs, échanger avec un autre entraineur permet la progression des deux.

10. Ne pas communiquer sur ses actions

Il arrive régulièrement que des entraineurs fournissent un travail extraordinaire  mais ne le montrent pas.  Ne soyez  pas avare d’informations (résultats des tests, de compétition, programme d’un déplacement,….).  Or, expliquer ce que l’on a fait, mettre en avant les progrès et les orientations futures sont des éléments intéressants  pour la motivation des sportifs et souvent la preuve d’une certaine compétence.

Source : JL Cayla/R Lacrampe/S Gehoulet

A méditer : « La principale erreur est de persister dans celle-ci » (Serge Gehoulet)

Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine…

Serge Gehoulet

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