Quelques attitudes à éviter quand on veut "parler" tactique avec les joueurs
Photo: © SC
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Serge Gehoulet, récent champion en P2 liégeoise avec Richelle United, mais également ancien membre du staff technique du Sporting de Charleroi et entraineur principal à l'AS Eupen, nous fait le plaisir de partager quelques conseils et astuces qu'il a accumulé durant plus de 20 ans de coaching.
-Parler trop. Les interventions doivent être courtes. Le questionnement précis.
-Celui qui ne donne pas la parole aux joueurs. Les joueurs doivent être acteurs et verbaliser (c'est-à-dire exprimer leurs solutions, les informations qu'ils ont relevées... Cela doit faire l'objet d'une discussion) ; ils sont les acteurs.
- Mélanger tous les problèmes de jeu. Les interventions doivent cibler un problème de jeu, voire une règle d'action.
- Des exercices rébarbatifs et souvent identiques. La séance doit être la plus attractive et ludique possible pour motiver les joueurs et susciter leur intérêt.
L'éducateur qui cumule tous ces défauts serait celui qui fait des exposés de plus de 30mn en monologue et en "traitant tout le football" (alors que les joueurs se gèlent!! et ne pensent plus qu'à une chose: le vestiaire et la buvette).
- Ne pas “vulgariser” se rappeler que «tout ce qui s’énonce simplement … se comprend facilement ». Les informations doivent être directement accessibles par les joueurs.
- Donner la « solution » aux joueurs ; la réponse aux problèmes tactiques soulevés doit venir d’eux ; vous pouvez donner quelques pistes.
POINTS D’ATTENTION :
- La tactique, c’est parfois ennuyant avant un match. Assis dans le vestiaire, les joueurs n’attendent qu’une chose : sortir et taper dans le cuir. Il faut donc capter et garder leur attention. Pour y arriver, il faut être court et précis. Quand le discours d’un coach s’éternise, les joueurs décrochent. Il faut aussi cibler les lacunes et les analyser une à une mais toujours en profondeur. Inutile d’aborder plusieurs problèmes à la fois sinon tout sera mélangé dans les esprits. Une autre erreur serait de ne jamais donner la parole aux joueurs.
- A la mi-temps d’un match, l’entraineur doit attendre 5 minutes pour que tout le monde reprenne ses esprits et avoir du recul. S’il se laisse emporter par son émotion, c’est foutu ! Mieux vaut réduire le technico-tactique pour retrouver un contexte émotionnel stable que d’expliquer des choses à des joueurs surexcités.
Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine.
A méditer : « Il y a des discours auxquels tu adhères et d’autres auxquels tu n’adhères plus, car tu les as trop entendus. Je n’adhérais plus au discours du coach même si entre les joueurs, il y avait quelque chose de fort ».(joueur de football professionnel)
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