L'Alphabut de Dupk : la lettre F!

Dirk Diederich
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L'Alphabut de Dupk : la lettre F!
Photo: © SC

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La lettre F comme Fric et Flouze dans un monde de Mickey Mouse!

F comme fric


Le F comme fric, comme flouze, comme FIFA, comme se remplir les fouilles. Cette énumération suffirait à rendre à jamais le F antipathique.  A en modifier pour de bon l'orthographe de cette passion qu’est le Phootball.

 

Le F, c'est le son sortant de la bouche d'une Fandra Kim édentée qui viendrait d’être baffée par Mike Tyson. . Le genre de baffe qu’après ça, tu te mets à parler d’un match entre le Fporting d'Anderlecht et le Ftandard de Liège, de paffes géniales de Bouffouffa pour De Futter qui viendrait de remplaffer Frutof victime d'une agreffion de Witfel au moment où il filait feul vers le but défendu par Finan Bolat pendant que Momo Farr fe faivait foigner fur la ligne de touffe. Momo Farr qui l’on f’en fouvient a joué à l’Afé Milan de Filvio Berlufconi, le type qui a ramaffé une efpèffe de tour de Pive fur la tronche.


Le F donc comme fric.

 

Le fric balise les terrains de foot davantage encore que les lignes tracées à la chaux. Le joueur professionnel ne joue plus pour un maillot, mais pour un compte en banque. Le club ne vise plus les titres, sinon ceux cotés en bourse.Les matchs ne sont plus de simples histoires de trajectoires de ballons, mais de carrières. Et si les supporters ont désormais une écharpe autour du cou,  c'est uniquement pour pouvoir encore se pendre après un pari perdu sur Betfoot.  Tout est fric. J’exagère à peine. Je broie ... de l’or.

 

Mais comme le disait le Professeur Choron « Mieux vaut claquer du fric que du bec »

 

Je force le trait. Je caricature. La passion du puriste du dimanche sans doute. Mais il n’y a pas de feu sans fumet... fétide. Le joueur (ou tout autre fonctionnaire du foot) qui ramasse le fric là où il le trouve, c’est notre reflet, notre alter ego, mû par le même moteur que nous, l’appât du gain sans poésie, sans éthique, sans question. Le fric en tant que tel ne correspond  plus à rien, il n’a plus de réalité, ni de signification d’échange. C’est l’Intégrale de Diam’s contre deux tonnes de riz arrachées par des mains d’enfants rachitiques dans le Sud-Est asiatique.

 

Moi même, j’ai deux boulots, l’un socialement utile, l’autre superflu comme l’Opéra de la Monnaie ou comme un emploi de gardien de phare sur le soleil. Inutile de préciser lequel des deux est le plus rémunérateur ! Certains parlent de Mektoub social. D’autres de rapine absurde mais honteuse.

 

Les joueurs et entraineurs sont surpayés à la façon des ministres, des parlementaires, des eurocrates, des médecins spécialistes, des acteurs de cinéma, etc. Mais ça reste le cache-sexe presque ridicule, à la rigueur une espèce de string  posé devant des monstruosités bien plus scandaleuses. Des flux d’argent interlopes, des blanchiments de finances mafieuses qui rappellent les années 20 de Chicago, c’est ça le monde du foot moderne, à l’image des spéculateurs qui minent et exsanguent les économies mondiales, d'Opel à Continental, de Renault à la sidérurgie wallone.

 

En Belgique, le fric, on n’en parle pas. Ou alors on s’empourpre de la couleur du club de monsieur Luciano D’Onofrio, condamné en 2007 à deux ans de prison en France pour des flux d’argent douteux. On sifflote. On regarde le plafond ou le premier ministre qui se fait photographier tout sourire à côté du célèbre repris de justice.

 

Le fric, c’est chic ! Vive le Phoot.

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